Assurance, climat et économie : un tournant majeur pour nos modèles de développement
- M. Resimatik
- 8 avr.
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Dans une prise de parole remarquée sur les réseaux sociaux, Günther Thallinger, membre du conseil d’administration d’Allianz – l’un des plus grands groupes d’assurance au monde – appelle à une accélération concrète de la transition écologique. Ce message, loin d’être anecdotique, met en lumière un point de bascule auquel se confronte aujourd’hui l’ensemble du système économique mondial.
Les événements climatiques extrêmes – qu’il s’agisse d’inondations, d’incendies, de sécheresses ou de tempêtes – provoquent désormais des dégâts humains et matériels d’une ampleur inédite. Routes, habitations, lignes électriques, ports, infrastructures agricoles ou industrielles… Aucun secteur n’est épargné. Et ces phénomènes s’intensifient avec la hausse des températures globales.
Traditionnellement, les compagnies d’assurance jouaient un rôle de stabilisateur face à ces risques. Mais, comme le souligne Günther Thallinger, le réchauffement climatique pourrait rapidement dépasser leur capacité à les couvrir. À mesure que la température mondiale augmente vers les seuils de +1,5 °C, +2 °C voire +3 °C, les modèles économiques de l’assurance deviennent difficilement viables dans certaines zones. C’est déjà le cas en Californie, où les primes d’assurance dépassent la capacité de paiement des particuliers et des entreprises.
Cette évolution a des conséquences structurelles : sans assurance, un bien immobilier ne peut plus être financé par un crédit bancaire, rendant certaines régions pratiquement inexploitables économiquement. Ce phénomène s’étend également à d'autres secteurs stratégiques comme l’agriculture, les transports ou la construction. Le risque n’est donc plus seulement financier ou environnemental : il devient systémique.
Günther Thallinger souligne que si aucune action d’envergure n’est menée rapidement, le modèle économique actuel pourrait être remis en question dans ses fondements. Toutefois, il insiste également sur une note positive : les technologies permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre sont aujourd’hui disponibles et opérationnelles. Solaire, éolien, électrification, hydrogène vert… Les solutions existent, et il s’agit désormais de les déployer à grande échelle.
Cette prise de parole d’un acteur central du secteur financier met en lumière un point essentiel : l’enjeu climatique n’est plus périphérique, il devient central dans les choix économiques et politiques à venir.

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